Le Bacchus triomphant : entre sensualité et réalisme
Le Bacchus triomphant, réalisé vers 1596, est l’une des toiles les plus connues du peintre. Elle a été commandée pour être offerte au grand duc de Toscane, Ferdinand 1er, un puissant personnage. Elle se trouve aujourd’hui à la Galerie des Offices de Florence, au côté d’œuvres majeures du célèbre Botticelli, ce qui témoigne de l’importance qui lui est accordée.
Une œuvre pleine de sensualité
Grâce à la lumière, à l’utilisation des couleurs, à la pose du modèle et à son regard, le jeune homme représenté est très séduisant. On sent particulièrement l’influence de l’art grec au travers de cette sensualité, ainsi que dans les traits androgynes mais musclés du jeune homme.
Allégorie de la brièveté
La représentation des fleurs, des feuilles et des fruits suggère que Caravage accorde une grande importance au réalisme de l’œuvre. Mais la volonté de peindre le réel n’exclut pas une attention particulière portée à la mise en scène, savamment orchestrée. Cette toile est en fait une allégorie de la brièveté de la vie par le biais des fruits pourris, des feuilles jaunies et de la beauté du jeune homme. Au lieu de peindre des fruits parfaits, Caravage les représente très mûrs pour illustrer que toute chose est périssable, à l’image du Bacchus dont la jeunesse n’est qu’éphémère. Cette représentation est réaliste car elle n’idéalise ni le personnage ni la nature morte, elle reflète les effets néfastes du temps.